Grèce et Turquie
Grèce :
Entrées en Grèce au nord de Thessalonique, nous avons pris la direction des trois péninsules de « Halkidiki » dont la plus célèbre (Athos) compte de nombreux monastères dont nous ne sommes pas allées vérifier s'ils étaient ouverts aux femmes ou pas!
Qu'avons-nous fait alors?
La Grèce, c'est la douceur de vivre ... surtout en cette saison où chaleur et touristes ne sont pas encore arrivés.
On ne sait plus exactement où l'hiver nous a quittées mais dès le premier pied posé sur le sol grec tout était là !
Feuilles aux arbres, fruitiers en fleurs, anémones sauvages le long des routes … Ajoutez au paysage les rangées de ruches colorées, les troupeaux de moutons et de chèvres à longs poils, les panoramas surplombant des criques désertes où la mer n'en finit plus de mélanger bleus et verts et vous comprendrez pourquoi en Grèce :
nous-ne-nous-sommes-pas-pressées !
Bien sûr, la parenté avec la provence est forte … champs d'oliviers (qu'on photographie quand même!), magnifiques pins, couleur du ciel … On est un peu chez nous. C'est pas grave ! On profite des petits ports où on s'installe le soir, on prend les routes blanches - celles qui tortillent en corniche, je dessine (pas très bien!), Dominique fait la cuisine (un régal!), rien de très particulier en somme …
Et puis, tout doucement, l'air de rien dans notre petit farniente, nous nous sommes tout de même approchées de la frontière!
Nous passons ce matin et ne vous cachons pas que nous attendons beaucoup de la Turquie. C'est un pays que je découvre et où Dominique n'est que très peu allée, donc ce sera nouveau, et la nouveauté, les passages de frontières : on aime plutôt ça!
S.
Alexandropouli, 2 avril.
PS : Avant la frontière turque, sur la route, nous doublons un cyclotouriste que nous avons déjà croisé. La tentation est forte et nous n'hésitons pas : nous nous stationnons sur le bas-côté, l'attendons et lui offrons un café lorsqu'il s'approche.
Parti de Londres il y a 3 mois Steve, jeune anglais, entame un tour du monde de 4 ans ½ à travers 50 pays et 6 continents (6 ? les anglais ne compteraient-ils pas les continents comme nous?) ...
La rencontre est sympathique et nous laisse songeuses. A côté des sacoches de Steve, nous nous faisons vraiment l'effet d'être suréquipées … Bonne route, ami Steve, et bonne chance !
Son blog, pour ceux que cela intéresse : www.cyclingthe6.blogspot.com
Entrée en Turquie
Une rivière délimite la frontière entre la Grèce et la Turquie. Le pont qui l'enjambe est gardé par des militaires en armes, des deux côtés. Une fois la frontière grecque passée, nous profitons de boutiques et d'une banque installées dans le no man's land pour retirer des livres turques et tranquillement prendre notre déjeuner de midi dans le camion en attendant que la queue des voitures et cars diminue un peu pour passer la douane turque. Ce que nous faisons assez facilement, sans trop de tracasseries administratives : le camion est enregistré pour un séjour en Turquie de six mois maximum. Bien suffisant pour nous !
Passée la douane, commence un autre univers :
la route est large et droite, au début à quatre voies, assez rapiécée. Peu de voitures particulières, des camions et des cars roulant sur la voie de gauche (on pense que c'est pour éviter la chaussée détériorée sur la bande de droite). Nous roulons dans une immense plaine. Pas d'arbres, pas d'habitat dispersé, parfois des bergers et leur troupeau de chèvres ou de moutons.
Nous avançons dans la péninsule de Gallipoli, le long du détroit des Dardanelles (une pensée pour mon « pépé » et tant d'autres qui se sont retrouvés là dans les années 1915 – 1917)
Le temps se couvre un peu, l'heure avance, nous essayons de trouver un village au bord de la mer pour nous arrêter pour la nuit : les petits ports sont toujours des lieux paisibles, plus faciles à appréhender, en tout cas pour une première nuit dans un pays « nouveau » pour nous.
Petite note: Je suis dans le camion dans une rue de Canakkale au moment ou j'écris ce texte; je devrais dire au moment ou « j'essaie » d'écrire ,car le muezzin me déconcentre en essayant de m'appeler à la prière. (il ne doit pas trop bien me connaître !!).
suite : après avoir traversé un village dont l'aspect « cour des miracles » me laisse assez effarée, nous prenons une petite route qui nous mène au bord de la mer dans un petit port tranquille, visiblement visité en saison par des vacanciers (2 hôtels et restaurants fermés).
Nous trouvons un petit emplacement pour nous et le camion. Nous demandons – dans un langage franco anglo signes- à un homme (peut-être le gardien de l'hôtel fermé) que notre présence intrigue, si nous pouvons stationner pour la nuit . Il nous répond très aimablement que c'est possible. Sylvie décide de nous simplifier l'avenir en réalisant un dessin qui illustrera notre demande quotidienne du soir.
Ambiance : des chiens partout qui déambulent lascivement (pleins de puces! mais gentils) , des ordures qui brûlent en fumant au pied d'un container, des hommes qui vont au café en revenant de la pêche. L'ambiance est turque.
Je me sens totalement « norvégienne « dans ce monde là et je pense que je vais avoir besoin de quelques jours d'adaptation.
Un petit arrêt ce matin à Eceabat avant de prendre le ferry. Achat de pain, de légumes, Sylvie boit un café turc ( + le mien) – la prochaine fois il faudra que je pense à commander un « tchai » thé – et nous voilà dans l'ambiance. Les gens ici aiment visiblement le contact et nous commençons à apprendre quelques mots : bonjour : günaydin – merci – tesekkür ederim...
Nous traversons le détroit des Dardanelles en ferry. Il est midi : nous sommes à Canakkale.
D.
Canakkale le 3 avril
P.S. : Connexion trop lente . Impossible de télécharger les photos .