Bosnie, Serbie, Kosovo, Macédoine

Bosnie, Serbie, Kosovo …

Hier nous avons beaucoup roulé ce qui, plus que longueur de kilomètres signifie nombreuses heures de conduite ! 360 km en 7h30, la moyenne est faible !

Mais en regard des routes empruntées, ce n'est pas si mal après tout …

Parties de Serbie le matin, nous avons traversé le Kosovo puis sommes entrées en Macédoine.

Notre itinéraire initial prévoyait Serbie-Bulgarie-Grèce mais nous l'avons troqué contre la traversée du Kosovo et de la Macédoine que nous ne connaissions pas. Aucun regret !

Quelques images fortes, quelques anecdotes de route :

Bosnie :

L'émotion est là, juste après la frontière avec la Croatie, fichée au bord de la route dans les panneaux rouges annonçant la présence de mines.

La guerre … bien sûr.

La visite de Mostar est poignante.

Si la vieille ville, le pont ont été reconstruits (l'un et l'autre sont magnifiques) partout ailleurs les combats d'hier sont là. Dans les impacts de balles sur les immeubles, rarement rebouchés, dans les maisons qui dressent des façades encore ouvragées, mais sans toit, sans fenêtres, dans les constructions abandonnées, dans les panneaux « dangerous ruines » …

La ville autour vit, petit à petit élimine les traces visibles, mais ce sera long.

A Sarajevo par contre, le passé douloureux ne se voit presque plus : la ville a remplacé ses décombres par des constructions neuves parfois ultra modernes.

Nous avons du mal à trouver une place et finalement stationnons au pied d'une « HLM » plutôt défraîchie où nous passons la nuit  après avoir visité la ville.

Serbie : 

Si les traces de la guerre sont partout présentes en Bosnie (maisons dévastées, jusque dans les campagnes reculées, cimetières d'urgence investissant d'anciens espaces verts au coeur des villes, toutes les tombes signant des décès en 92, en 93 …) dans la partie de Serbie que nous traversons, plus rien.

Le paysage aussi montagneux qu'en Bosnie égrène ses villages le long de routes assez défoncées. Maisons de briques le plus souvent, rarement crépies, dont les étages supérieurs semblent se construire à la petite semaine ...

Dans le village où nous nous arrêtons pour dormir, une forte odeur de charbon envahit l'atmosphère. Brouillard au réveil, maison démolie à notre gauche, ambiance très particulière.

Petite surprise en quittant la Serbie : le douanier, jeune et parlant suffisamment anglais tente de nous faire payer une amende : nous avons avancé jusqu'au stop de  ce minuscule poste frontière où nous sommes seules sans avoir attendu son geste!

Grave erreur !!!

Nous n'avons pas d'argent serbe, pas de petites coupures en euro (il en réclame 15 ) et pas non plus l'intention de nous laisser ... si facilement!

Devant notre flegme, il nous « menace » de devoir l'accompagner chez le juge à Novi Pazar – d'où nous arrivons, 1h de route de montagne!

Mais il ne nous fait pas vraiment peur et nous avons tout notre temps aussi nous patientons tranquillement pendant qu'il emporte nos passeports dans le poste ...

A son retour il nous les rend, nous dit « smile!, it's good for this time! » et nous passons.

Kosovo :

L'entrée dans le pays se fait sous la surveillance de la Kfor et nous passons après avoir fait contrôler nos passeports par un douanier kosovar et un militaire européen.

Tank au poste de douane, barrage de douane volante sur la route, nombreuses jeeps militaires portant drapeau italien, suédois, danois, français … le double commandement au Kosovo ne se laisse pas ignorer.

Nous le traversons du nord au sud par la route Mitrovica-Pristina, choisissant pour une fois la « grande route ». 

Impressions fortes !

D'abord, si nous quittons la montagne, nous ne quittons pas les ordures ! Ca empire même : on ne peut pas taire qu'il y a un vrai problème de traitement des ordures en Bosnie/Serbie et au Kosovo; partout elles suivent les routes, s'entassent, encombrent les cours d'eau pourtant magnifiques. Oh ! Que nous haïssons l'inventeur du sac et de la bouteille plastique !

De Mitrovica et bien après Pristina, nous avons l'impression de rouler dans une immense zone en fusion. Une activité effrénée s'y déploie : des constructions tous azimuts (maisons, bâtiments commerciaux flambants neufs) sortent de terre dans une espèce d'anarchie frénétique, les gens marchent, vendent, s'interpellent, il y a une circulation d'enfer …

Difficile dans ces conditions de trouver un coin tranquille (même pour déjeuner, ne parlons pas de dormir!) aussi nous décidons de passer en Macédoine  sans nous attarder.

Macédoine :

Tout de suite une impression de calme, ça fait du bien!

La plaine est vaste, cultivée, les ordures et la circulation sont restées à la frontière.

Nous empruntons sans pouvoir faire autrement l'autoroute qui contourne Skopje, celle qui conduit à Veles sans payer les droits de passage : nous n'avons pas de denars macédoniens et notre carte bancaire n'est pas acceptée au péage. Les employés nous font passer d'un air blasé ou vaguement énervé – en nous traitant de « germany »; nous comprenons que nous ne sommes pas les premières à qui ça arrive ...

Nous dormons à Stip où notre place de parking en pleine ville nous offre une connexion sur un réseau wifi non sécurisé, quelle aubaine!

Mais l'orchestre qui s'installe dans le bar d'en face nous oblige à déménager : nous échangeons donc guitares et batterie contre la circulation d'une rue et sa plaque d'égout qui claque sous les roues : beaucoup mieux pour le sommeil !

Quittant l'ex-yougoslavie dont nous garderons une image forte nous entrons en Grèce aujourd'hui, abordant une autre culture ...

Comments

[co.]

Super super ! Vraiment chouette cette impression de tout suivre avec vous...

[danielavignon]

poignant le recit !les noms de ville évoquent une telle douleur qu ils font peur 15 ans plus tard . les traces qui sont dans nos mémoires ,demeurent encore si vives ... macédoine enfin la douceur de vivre . rassuré.

[amdoma]

Je suis heureux que tout ce passe bien pour vous deux. Continuez à nous faire rêver .

[vio*vio]

Dobar dan les filles !! La Macédoine, wouuuuuuuuuuh, vous avez bien roulé !! Si vous le pouvez, filez au lac d'Ohrid, lac-frontière entre Grèce, Albanie et Macédoine, c'est superbe...

Une bonne nouvelle de par chez moi : j'ai été sélectionnée pour participer à un festival de carnets de voyage à Brest, en juin, yi-ha !

[brucile84]

eh, eh ! ça n'a pas l'air de tout repos ! ce n'est pas la Norvège !
C'est très amusant de pouvoir vous suivre, ce serait bien ce serait si un petit signe précisait QUI rédige..une initiale un surnom.
En effet, quand ça cause poisson, on comprend tout de suite qui écrit, mais sinon..
Bon. " J'vous dis ça, j'vous dis rien " comme ils disent chez les Ch'tis.
Allez, bizzous iopp84