Rovijn, Croatie, avec un peu de retard!

Dimanche 14 mars

Nous n'arrivons pas à Rovijn (Croatie) de bonne heure ce dimanche !

Il a fallu, avant, faire de la lessive … Faire la lessive signifie en premier avoir de l'eau (bien sûr) et nos jerricans de réserve sont vides: nous n'avons plus que celui de l'intérieur, minimum vital que nous n'allons pas gaspiller pour quelques pièces de linge!

Alors ? De l'eau, en Croatie, ça se trouve où?

Robinets publics? Fontaines? Lavoirs?

Tôt ce matin nous quittons Porec où nous avons dormi, solitaires sur notre parking en front de mer. Le ciel clair promet une belle journée!

Ecarquillant les yeux nous traquons les «indices d'eau» comme nous en avons pris l'habitude au cours des voyages précédents, sachant qu'au pire nous pourrons toujours nous rabattre sur un poste à essence.

Rien, nada. Une fausse piste nous fait tourner en rond sur un parking où Dominique a cru voir le fameux sigle «camping-car», une autre nous fait faire demi tour auprès d'un pont qui n'enjambe qu'un fossé herbu. Aucun point d'eau accessible dans le coin, même le cimetière cache son robinet derrière de hautes enceintes.(Ceci dit, les cimetières, c'est pour nous la roue de roue de secours … )

Va pour le «car wash» annoncé à la station service … Nous ne parlons pas croate, le garçon ni français, ni anglais mais comme d'habitude il suffit de secouer un jerrican vide, de dire «acqua?» dans un grand sourire et nous voilà faisant le plein!

Elle est promise «acquabile» mais est-ce bien vrai?

Si Dominique est stricte sur l'eau en bouteille pour la boisson, je le suis moins, j'admets...

Le projet de la journée, c'est Rovijn, encensé par notre guide vert de la Croatie.

Nous avons une trentaine de kilomètres pour y parvenir et nous arrêtons donc en chemin pour que je savonne quelques tee-shirts, chaussettes etc, et pour que je débarrasse mon crâne de la poussière de cette première semaine de route.

Si la lessive à la maison, est surtout un jeu de programmation, elle devient dans notre mode de voyage une vraie activité. On travaille à l'économie bien sûr : de l'eau, du savon et des gestes.

Au dessus de l'évier les mains pressent, tordent et essorent à l'ancienne.

«-Tu veux de l'aide?

-J'veux bien, il est vraiment épais celui-là … chaud oui, mais alors à laver … bonjour!»

Le temps de tout suspendre dans le camion et nous repartons. Un astucieux cordon traverse l'habitacle en longueur et permet au linge de s'égoutter (au-dessus d'une serpillère) tout en ne gênant pas la visibilité dans le pare brise arrière. Au gré des virages et des cahots il se balance et commence un séchage qui durera un certain temps, transformant notre espace en laverie chargée d'humidité.

Ah! Que viennent les beaux jours! La lessive en plein air, c'est tellement plus simple!

ROVIJN:

Nous cherchons notre stationnement préféré: discret et proche de la ville.

Ce ne sera pas par le nord. Trop de parkings payants, immenses, prêts à accueillir les hordes de touristes qui heureusement sont restées dans notre guide.

Demi-tour, direction le sud.

L'air de rien, nous progressons dans la ville, nous faufilons dans les rues qui convergent vers la mer. On tourne, on contourne, on ne se laisse pas trop impressionner par les panneaux de stationnement hyper réglementé.

Zone 3, zone 2, zone 1 : ça y est , on est au centre.

Nous débouchons sur un très joli port à la fois de pêche et de tourisme bordé de magnifiques bâtiments anciens sur un côté et d'une enfilade de maisons colorées de l'autre.

Des piétons musardent sur les quais, des bateaux ondulent, des mouettes crient … c'est bien tentant mais nous ne pouvons pas nous installer là, évidemment pas!

La dernière rue que nous empruntons, l'impasse de la marina, est la bonne, youpi!

Des places en épi sous des pins, ce sera très très bien!

Dominique nous gare au plus serré du mur et lorsque je sors et me retourne, waowww!

Alors là, Rovijn, la classe, grand jeu, chapeau bas!

Surplombé par la cathédrale sainte Euphémie, le vieux village serre ses ruelles sur ce qui fut autrefois une île. L'ancien chenal qui la reliait au continent fut comblé au 18ème siècle mais il subsiste cette vue-là d'être face à un village posé sur l'eau.

Je pense à Essaouira, au Mont St Michel, je pense à l'Italie pour la couleur tendre des façades éclairées de soleil …

Plus tard, notre balade nous promène sur les quais restaurés et larges, touristiques sans tapage, nous enfonce dans le lacis des ruelles pavées de la stari grad*. Grand contraste entre les deux … Nous prenons des photos que nous regarderons et trierons ce soir dans l'intimité de notre minuscule maison de fer …

S.

* stari grad : vieille ville

Petite note additive : nous postons ce message un peu tard après l'avoir écrit mais il est difficile de trouver des lieux où se connecter, particulièrement en wifi et hors saison ! D'essais infructueux sur d'improbables claviers parfois illisibles en boutiques fermées, le temps passe et les kilomètres aussi ... Nous sommes aujuourdhui à Crikvenica, au sud de Rijeka ...

Comments

[annette]

formidable de pouvoir ainsi vous suivre.Les photos ne sont pas utiles tant votre littéeature est imagée,vivante! Vous nous faites faire un beau voyage qui sera même de plus en plus interessant car moins connu.Continuez à nous emmener avec vous c'est un si grand plaisir et nous vous disons un affectueux MERCI

[vio*vio]

Merci encore pour ces messages, ces petits cailloux blancs sur votre/notre route.... Gare à l'ogre :)

[brucile84]

re- moi, je viens d'indiquer votre blog à tante Annette, ça va sûrement lui plaire

[brucile84]

Je vois que vous allez écrire chacune votre tour, c'est bien, ce sera différent
Donc tout va bien chez vous
bizzzzzzzzz Mam